Encourager et bénir nos relations professionnelles

Quelle est la dernière fois où vous avez été encouragé de la part de l’un de vos collaborateurs pour votre travail ? Dans quelles circonstances cela s’est-il passé ? Quel en a été l’effet pour vous ?
Inversement, quel remerciement ou encouragement attendez-vous encore, alors que vous pensiez l’avoir vraiment mérité ? Qu’est-ce que cette non-reconnaissance de votre investissement ou de vos compétences, a produit sur votre motivation au travail, sur votre relation avec vos collègues ou votre manager ? 

Il est reconnu par les DRH que les paroles d’encouragement et d’appréciation sont l’une des sources les plus fortes de motivation et d’implication dans une tâche et qu’elles contribuent fortement à la cohésion d’une équipe. Nous ne parlons pas, bien entendu de ces paroles creuses et convenues que l’on donne parfois dans des séminaires de team-building mais de ces paroles de reconnaissance qui affirment les qualités de la personne à qui l’on s’adresse.

main levée avec un pouce signifiant "bravo"
Faut-il nous en étonner ? Non ! Car l’encouragement est un don spirituel (Rm 12:8) dont l’objectif est de faire du bien à celui qui le reçoit ! Notre mandat d’ambassadeurs, de prêtres de la Nouvelle Alliance sur nos lieux professionnels inclut aussi la mise en exercice de ce don ! C’est ce que nous allons voir ensemble dans cet article en explorant ce qu’il signifie et, en quoi il est fondamental pour éveiller nos collègues à percevoir la dimension spirituelle de leur vie et  les préparer à rencontrer Dieu.

Notre fonction de prêtre est de bénir et d’encourager

Le but de Melchisédech : bénir Abram

C’est pour le bénir que Melchisédech, roi de Salem est venu à la rencontre d’Abram, après sa victoire de Kedorlaomer. Il bénit Abram en disant : « Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut, maître du ciel et de la terre ! Béni soit le Dieu Très-Haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains ! » (Gn 14 :17-20) A cette époque, Abram n’avait encore que peu de connaissances du Tout- Puissant et il n’avait sans doute pas encore appris à reconnaitre la voie de l’Eternel dans ses différentes entreprises. Alors imaginez l’effet de ces paroles de bénédiction sur lui. Grâce aux paroles d’affirmation de Melchisédech, Abram a reçu la confirmation que le Dieu Très Haut était avec lui, pour le bénir et le conduire dans toutes ses voies. De quoi lui donner confiance en l’avenir et affermir ses pas !

Dieu lui-même demande aux prêtres d’Israël de bénir le peuple

« L’Eternel dit à Moïse : Transmets ces instructions à Aaron et à ses fils : Voici comment vous bénirez les Israélites. Vous leur direz : ‘Que l’Eternel te bénisse et te garde ! Que l’Eternel fasse briller son visage sur toi et t’accorde sa grâce ! Que l’Eternel se tourne vers toi et te donne la paix !’ C’est ainsi qu’ils mettront mon nom sur les Israélites et je les bénirai. » (Nb 6:22-27)
Cette prière, universellement connue et reprise par les juifs et les chrétiens du monde entier, à travers toutes les générations, est une révolution ! Elle mériterait que l’on s’attarde sur chaque proposition de la prière pour en découvrir la portée. Nous le ferons un peu plus tard mais pour l’instant, retenons cette vérité fondamentale : L’Eternel demande aux prêtres d’Israël (et donc à nous tous car tous les enfants de Dieu sont prêtres !) de donner, de sa part, un message de bénédiction au peuple. De le dire oralement en le rendant audible et compréhensible. Bénir de la part de Dieu est une activité inhérente de notre fonction de prêtre ! Bénir afin que les personnes qui sont bénies portent le nom de Dieu et qu’Il les attire à Lui. (Nb 6:27)

Bénir, c’est communiquer une grâce et édifier l’autre

Donner des paroles de bénédiction est une pratique largement oubliée dans nos sociétés, même au sein de nos propres églises ! Les paroles de critiques, de menaces, de dénigrement sont tellement plus courantes ! Celles-ci procèdent du ‘vieil homme’, celui qui fait le lit de l’ennemi de nos âmes pour détruire les relations, créer la discorde et la suspicion … et non de l’Esprit Saint que nous attristons par nos paroles remplies d’amertume (Eph 4:30) :
« Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s’il y a lieu, quelque bonne parole, qui serve à l’édification et communique une grâce à ceux qui l’entendent. (Eph 4:29)

Et si nous mettions ce verset en application sur nos lieux de travail ? Que pensez-vous des effets que cela produirait ?

Faire la différence entre bénir et prier pour une personne

Bénir les personnes qui nous entourent, au travail ou dans nos environnements personnels, est différent de la prière. Quand nous prions pour une personne non-croyante, nous le faisons le plus souvent seul et la personne concernée n’entend pas ce que nous demandons au Père pour elle. En revanche, quand nous la bénissons, nous lui faisons entendre, par nos paroles, ce que Dieu pense à son sujet, comment Il la voit et ce qu’Il veut lui accorder. Nous lui ouvrons les écluses des cieux ! Il s’agit là d’une responsabilité vraiment particulière que personne d’autre ne peut faire à notre place. Elle n’est possible que par les enfants de Dieu et elle peut faire toute la différence !

Reconnaître la faveur de Dieu sur l’autre personne

Savez-vous que Dieu bénit aussi les non-croyants, pour leur bien mais aussi pour le bien de l’humanité tout entière ? Dieu, en effet, dispense sa grâce sur tous, quels que soient leurs mérites. C’est le concept de « la grâce commune ». Par la grâce commune :
  • Dieu distribue ses faveurs à tous, indépendamment de leur fidélité. «Il fait luire son soleil sur les méchants aussi bien que sur les bons, et il accorde sa pluie à ceux qui sont justes comme à ceux qui sont injustes » (Mat 5:45).  Voir aussi Ac 14:17 et Ps 145:9 sur ce même thème.
  • Cette grâce commune s’étend aussi aux qualités morales, que Dieu répand sur tous les hommes, croyants ou non, conscients ou non de son existence. Voir Mat 7:11 ou Lc 6:33 sur ce sujet.
Voici comment le théologien Rick Love résume ces différents points dans son livre sur la grâce commune :
«C’est par la grâce commune que les non-croyants font le bien. Et en vérité, ils font souvent des choses incroyables. Et nous devrions y voir la main de Dieu. Nous devrions être reconnaissants que la grâce commune de Dieu opère à travers eux, dans chaque amitié, chaque acte de bonté, chaque découverte scientifique et chaque progrès technologique. Car tout cela vient de Dieu … Dieu agit par et dans les personnes qui nous entourent. Sa beauté brille à travers eux – même si elle le fait imparfaitement et sans qu’ils se rendent compte que Dieu est celui qui travaille réellement à travers eux.»
Dieu ne fait pas de différence : par la grâce commune répandue sur eux, les non-croyants participent avec nous à la préservation de la création, à la limitation du péché dans le monde et à la construction d’une humanité plus vertueuse. Voir ces gestes, y reconnaître la marque de Dieu et nous y associer, fait partie de nos prérogatives de prêtres. N’ayons donc pas peur de suivre ou d’encourager les initiatives de nos collègues qui défendent le droit ou la justice ! Ni de nous associer à une initiative ‘du monde’ qui défendrait les mêmes valeurs que nous !

Bénir une personne, c’est l’éveiller à la réalité de Dieu dans sa vie

Chaque fois que, oralement, nous affirmons à une autre personne que ses actions sont bonnes ou qu’elle fait preuve de qualité remarquables, approuvées de Dieu, nous renforçons sa conduite vertueuse mais aussi, nous éveillons sa dimension spirituelle et lui permettons de s’approcher de Dieu. Et cela demande deux choses de notre part : 1. Reconnaître l’image de Dieu en elle et par là, lui permettre de se percevoir elle-même comme créée à l’image de Dieu. Par la grâce commune, la plupart des êtres humains, dotés par Dieu d’une conscience, sont capables de bonté, de dévouement, de créativité, de persévérance, de douceur ou de justice. Et ceux qui agissent ainsi sont sous la bénédiction de Dieu ! Nous nous devons de leur dire chaque fois que nous percevons ces ressorts à l’œuvre dans leur vie. Pour les célébrer, pour les encourager à persévérer, pour leur faire savoir qu’en agissant ainsi, c’est le caractère même de Dieu qu’ils mettent en action. 2. Appeler à l’existence sa dimension spirituelle : en reconnaissant ses dons et ses qualités morales, nous lui faisons prendre conscience qu’elle est plus qu’un être physique ou émotionnel, avec des besoins seulement matériels, sociaux ou intellectuels. Mais qu’elle est une personne unique, connue de Dieu et digne d’avoir une relation spirituelle avec Lui. En référence au verset 27 de Nombres 6, nous ‘mettons le nom de Dieu’ sur elle. Nous appelons à la vie son être spirituel. En effet, quand une personne entend que Dieu la bénit, cela peut lui donner envie de s’ouvrir à Lui, ou de s’ouvrir encore plus à cette bénédiction que Dieu aimerait lui donner. Lorsque nous bénissons une personne, nous accomplissons donc un réel ministère spirituel et nous lui permettons de s’approcher de Dieu. La bénédiction est la porte d’entrée au témoignage.

En pratique, comment le vivre ?

Dans notre culture française, nous sommes prompts à voir la partie vide du verre, tout ce qui manque et non tout ce qui a déjà été donné ! Notre système éducatif, fondé sur la sentence de l’erreur et non sur la célébration des progrès, nous incite à exister le plus souvent par la critique, la revendication et l’esprit de comparaison. Reconnaître une qualité à quelqu’un ou célébrer un travail bien fait par un collègue est souvent vécu comme une façon de se dénigrer soi-même ! Quant à nos managers, rares sont ceux qui connaissent les mots « merci » ou « bravo » ! Et pourtant !
Le souci au fond du cœur déprime un homme, mais une parole d’encouragement lui rend la joie. (Pr 12:25)
Nous devons prendre position contre ces comportements et changer de regard. Par la prière, demandons à Dieu de nous montrer ce qu’il voit chez l’autre personne, de quels dons et talents Il l’a équipé et comment nous pouvons les consolider en les lui faisant remarquer, en les affirmant. (Ep 4:29)

Quelques exemples

Il ne s’agit pas de complimenter dans le vide, juste pour flatter l’égo de l’autre personne, mais à bon escient et de façon mesurée, lui faire savoir que nous avons vu et que nous apprécions ses qualités, son attitude ou son comportement. Ce faisant, nous allons consolider ces choses dans sa vie et lui faire prendre conscience de sa valeur aux yeux de Dieu. Un double bénéfice : pour elle-même mais aussi pour le contexte professionnel.
  • Merci Fabienne, j’apprécie vraiment la façon pleine de tact dont tu as su parler à ce client en colère. Il a compris que sa demande était infondée mais tu ne l’as pas humilié pour autant. Le chemin était délicat mais tu as sur le négocier. Bravo !
  • Waouh, Pierre, tu as sauvé la situation ! Tu as vraiment un talent de médiateur et grâce à ton intervention, le projet peur continuer sur une base plus saine. J’aurai beaucoup à apprendre de toi sur ce terrain.
  • Quelle créativité Corinne ! Avec trois fois rien, tu as changé l’ambiance ici ! Nous avons vraiment besoin de toi dans cet atelier !
  • Merci pour ton écoute. Parler avec toi m’aide à faire le tri dans mes idées pour avancer. Surtout, ne changes rien !

Que faire pour les personnes moins aimables ?

Celles qui font du rentre-dedans ? Celles qui se montrent toujours critiques ou peu coopératives ? Celles qui font de la résistance pour anéantir les projets des autres ? Voire celles qui ont un comportement réellement néfaste, manipulatoire ou corrompu ? En un mot, celles qu’il faudrait de toute urgence recadrer avec des mots de réprimande et non, à priori de bénédiction !
« Eh bien, moi je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent. Ainsi vous vous comporterez vraiment comme des enfants de votre Père céleste, car lui, il fait luire son soleil sur les méchants aussi bien que sur les bons, et il accorde sa pluie à ceux qui sont justes comme aux injustes.  Si vous aimez seulement ceux qui vous aiment, allez-vous prétendre à une récompense pour cela ? Les collecteurs d’impôts eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?  Si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens n’agissent-ils pas de même ? Votre Père céleste est parfait. Soyez donc parfaits comme lui ». (Mat 5:45-48)
C’est sans doute, pour ces personnes-là que ce ministère de bénédiction est le plus important ! Jésus, savait se montrer intransigeant envers ce type de personnes. Il ne s’agit donc pas d’éluder mais d’apprendre à le faire comme lui : avec amour, pour le bien et la progression de cette personne. Et cela commence le plus souvent en reconnaissant ses qualités ou en faisant appel à son sens moral – comme Nathan le prophète, l’a fait lorsqu’il est venu confronter David après son adultère avec Bath-Sheba (2 Sam 12 ). Donc en commençant par la bénir… avant de lui montrer ses fautes avec tact pour lui permettre de progresser ! Nous en parlerons dans un prochain article, car il est important aussi de servir la vérité et la justice.

Conclusion

Que le Seigneur nous équipe pour ce ministère d’encouragement ! Par lui, nous allons transformer le climat culturel au sein de nos entreprises, contribuer à une coopération plus apaisée, diminuer l’esprit de compétition et renforcer les qualités morales du groupe en l’entrainant dans une boucle de progression vertueuse. Les personnes vont prendre conscience de leur valeur aux yeux du groupe et raffermir la perception de leur efficacité personnelle. Et peu à peu, elles vont s’ouvrir au regard de Dieu sur elles et aspirer à des choses meilleures pour leur propre vie.

Que le Seigneur vous bénisse alors que vous cherchez à bénir les autres !

POUR APPROFONDIR SEUL – OU MIEUX – EN PETITS GROUPES

Voici quelques questions pour vous aider à approfondir cet enseignement seul ou en petit groupe :

La grâce commune

  • Aviez-vous déjà entendu parler du concept de grâce commune ? En quoi consiste-t-il ?
    Quelles grâces le Seigneur déverse-t-il sur tous les êtres humains ? Pour quels bénéfices le fait-il ?
  • Quel lien pouvons-nous faire entre la grâce commune et les paroles de bénédiction ?

Notre propre expérience

  • Avez-vous déjà reçu des paroles de reconnaissance pour l’une de vos qualités, de vos attitudes ou de vos réalisations ? Par qui ? Dans quel contexte ?
  • Quel effet ces paroles ont-elles eu sur vous ? En quoi vous ont-elles confirmé qui vous étiez aux yeux de Dieu ? En quoi vous ont-elles motivé à persévérer sur ce chemin ?

Bénir et encourager

  • « Notre fonction de prêtre est de bénir notre prochain de la part de l’Eternel« . Que pensez-vous de cette affirmation ?
  • Une personne non-croyante peut-elle être une source d’inspiration pour nous en ce qui concerne un comportement qui plaît à Dieu ? Pourquoi ?
  • Pouvons-nous bénir au nom de l’Eternel, une personne non-croyante ? Pourquoi ?
  • Que produit sur la personne qui la reçoit cette parole d’affirmation et d’encouragement ? En quoi, cela la bénit-elle ?
  • Quel lien faites-vous entre la prière pour une personne et une parole d’encouragement ?

Mise en pratique

  • Vous est-il facile de pratiquer ces paroles d’encouragement auprès de vos collègues ou relations professionnelles ? Pourquoi ?
  • Quelles qualités vous faut-il développer pour le pratiquer plus régulièrement ? Partagez et priez à ce sujet.

Choisissez deux personnes de votre entourage professionnel auxquelles vous souhaitez adresser des paroles d’encouragement dans les prochains jours. La première sera une personne avec qui la relation est aisée et la seconde, une personne avec qui la relation est plus difficile. Priez à ce sujet et demandez à Dieu de vous inspirer la conduite à suivre.

Lors de la prochaine rencontre, partagez avec le groupe tout ce que le Seigneur vous aura enseigné à travers cette pratique.

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