Quelle place donner au travail dans notre vie chrétienne ?

La question mérite d’être posée mais sa réponse n’est pas aisée ! C’est pourtant la question que se sont posée les 170 participants au colloque national de ICCC France réunis du 15 au 17 mars 2019 à Paris. Ensemble, ils ont abordé ce sujet difficile autour du thème :

“LA PLACE DE L’EGLISE ET DU MONDE PROFESSIONNEL DANS LE ROYAUME DE DIEU”

En effet, comment concilier d’une façon équilibrée l’appel de Jésus de ne pas “être du monde” tout en étant “envoyé dans le monde” (Jean 17: 16, 18) ? Où mettre le curseur ? Où commence la compromission ? Mais aussi l’abandon de notre appel ? C’est une question centrale pour notre vie en tant que professionnels et chrétiens en poste dans la société civile. Et c’est la réponse que nous apporterons à cette question qui définira la place que nous accorderons au travail dans notre vie chrétienne.

Plusieurs points de vue

Plusieurs points de vue, du plus excluant au plus englobant co-existent :

1. Voir le travail comme un incontournable que nous devons subir

Le travail selon ce point de vue est utile gagner notre vie mais l’objectif est d’y passer le moins de temps possible car ce n’est pas là que se vit la vie chrétienne véritable ;

2. Voir le travail principalement comme un contexte d’évangelisation

Selon ce point de vue, le travail est pénible mais il a quand même l’avantage de nous permettre de rencontrer des personnes à qui annoncer l’Evangile et à attirer dans nos églises ;

3. Voir le travail comme un mandat divin par lequel Dieu nous envoie pour être sel et lumière dans le monde.

Dans ce cas, le travail n’est plus seulement utilitaire ou prétexte pour annoncer l’Evangile. Il est aussi important en lui-même, comme un mandat divin, pour servir et bénir la société ;

4. Voir le travail comme un moyen de changer la société et d’y apporter les valeurs de l’Évangile.

Selon ce point de vue, le travail n’est pas seulement un moyen mais une fin en soi. Il fait du bien à la société mais sa finalité va bien au-delà car son objectif est d’établir le Royaume de Dieu sur terre, en christianisant la société par notre influence.2.

A laquelle de ces différentes positions adhérez-vous spontanément ?

Nous avons eu lors de cette conférence, de multiples occasions de creuser les différentes facettes de ce questionnement mais je voudrais retenir ce qui a été présenté le samedi soir sur le thème de la loi et de la grâce. Un sujet en apparence fort éloigné de notre sujet ! Et pourtant, laissez-moi vous expliquer en quelques mots :

La grâce acquise en Jésus supprime-t-elle la loi ? Quel doit être la règle de conduite du chrétien dans le monde et en particulier dans le monde du travail ?  La loi de l’Ancien Testament (613 commandements) avait pour objet de réguler la vie en société et elle concernait de façon non négligeable la vie professionnelle (commerce, mesures, poids, prêts, finances, contrats de travail…). Sans loi, donc sans ordre, il est impossible de vivre de façon apaisée et équitable.

Cette loi a -t-elle été abolie par la mort de Jésus et ne nous concerne-t-elle plus ?  Non, car Jésus n’est pas venu abolir un seul iota de la loi (Mat 5:18) mais pour l’accomplir, la perfectionner ! Il suffit, pour s’en convaincre, de lire un seul petit passage du sermon sur la montagne pour réaliser à quel point le niveau d’exigence s’est élevé entre l’Ancien Testament et l’enseignement de Jésus. Et c’est ce nouveau standard d’exigences qui est devenu pour nous chrétiens, la « loi du Royaume » ! Jacques l’appelle la « loi de la liberté » (Jac 1:25). Un défi impossible à vivre sans la plénitude du Saint-Esprit ! Et c’est justement pour cela que notre vie en tant qu’enfants de Dieu ne peut être vécue qu’avec le secours de Dieu !

« Sans moi vous ne pouvez rien faire. » Jean 15:5

En conséquence, à la suite de cet enseignement, si nous tentons d’apporter une réponse à notre question initiale :
«Quelle place donner au travail dans notre vie chrétienne ? », la solution découle d’elle-même.

Nous sommes appelés à vivre dans le monde du travail comme des enfants de Dieu, c’est-à-dire d’y vivre selon “la loi du Royaume”.

La société et le monde du travail possèdent leurs propres lois, souvent vertueuses mais en aucun cas, conformes en tous points aux exigences de la loi du Royaume !  Nous nus attacherons donc à les suivre dans tout ce qu’elles offrent de conforme mais nous sommes appelés à les dépasser pour vivre selon “la loi du Royaume” par notre comportement, nos paroles, nos engagements. Nous serons alors vraiment “sel et lumière” pour ceux qui nous entourent. Nous leur donnerons alors l’opportunité de goûter à la présence de Dieu à travers nos vies et nous ferons la différence !

APPROFONDIR SEUL OU EN PETIT GROUPE

Voici quelques questions pour vous aider à approfondir cet enseignement seul ou en petit groupe :
  1. Quels sont à votre avis, les arguments issus de la Parole de Dieu, permettant de valider chacune des 4 positions présentées en début de l’article ? Qu’en déduisez-vous ? Votre avis initial est-il modifié suite à cette recherche ?
  2. Sur quel domaine de comportement, d’éthique suivez-vous déjà “la loi du Royaume” ? Quel effet cela a-t-il sur vos collègues, vos clients et d’une façon générale sur le fonctionnement de votre service ? 
  3. Si notre responsabilité en tant qu’enfant de Dieu est de suivre la loi du Royaume, quel que soit l’environnement où nous nous trouvons, qu’est-ce que cela implique ? En partant du sermon sur la montagne (Mat chap 5 à 7) mais aussi des recommandations de Romains chap 12, que devrions-nous faire évoluer ? 
  4. Votre secteur professionnel dispose sans doute d’une charte éthique. L’avez-vous lue ? Qu’y trouvez-vous ? Les valeurs de votre milieu professionnel sont-elles alignées avec la loi du Royaume ? Comment gérez les situations où elles ne le sont pas ? 

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