Nous prions pour la vie – Jour 3

Aujourd’hui nous prions pour les autorités  de notre pays  

« J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté.» 1 Timothée 2 v. 1-2.

Pour cette troisième journée de jeûne et de prière, nous voulons prier pour nos autorités et les pouvoirs publics car ce sont eux qui, in fine, prennent les décisions qui vont définir le type de société dans laquelle nous vivons. 

Les dépositaires de la proposition de loi (voir son intitulé et ses signataires) ont motivé leur volonté de réforme par le fait que plusieurs situations délicates restent selon eux, sans réponse ; car disent-ils, « nous manquons d’outils juridiques qui pourraient permettre à tout un chacun de choisir sa fin de vie » pour ne pas dire « le choix de sa mort », terme repris un peu plus loin dans le texte. Ceci serait particulièrement préoccupant « chez nos aînés et les personnes en situation de handicap et de dépendance ». 

Faisons le point des différentes situations contestées et mettons-les en face de la réalité et surtout de la responsabilité de nos autorités :

Situations dénoncées qui justifieraient le projet de loi Réalité du terrain

« Le désespoir de nos aînés et les personnes en situation de handicap et de dépendance. (…)  À titre d’exemple, nous avons en France, le plus haut taux de suicide chez nos aînés d’Europe » 

Ce désespoir avancé est un argument manipulatoire : cf l’enquête parue dans La Croix du 5 avril montrant que seulement 3% des personnes en soins palliatifs, dûment accompagnées par une équipe compétente et bienveillante, souhaiteraient avoir recours à l’euthanasie.

D’autre part ce n’est pas par une aide au suicide que l’on doit répondre à un taux de suicide élevé ! Il faut plutôt en étudier les causes et rechercher les moyens d’y remédier…

« Malgré la loi interdisant l’obstination déraisonnable*, il existe encore des cas d’acharnement thérapeutique, puisqu’un praticien peut décider seul de continuer les soins, dont la nutrition et l’hydratation du patient, malgré un constat de vie posé, sans que la personne de confiance n’en soit informée. »

*Introduite par La loi Leonetti de 2005 qui vise à prévenir les dérives de l’acharnement thérapeutique

L’acharnement thérapeutique est interdit. Les directives anticipées doivent obligatoirement être respectées.

La « procédure collégiale » nécessaire pour l’arrêt des traitements (en concertation avec l’ensemble de l’équipe de soins et confirmée par un médecin indépendant) peut aussi être déclenchée à la demande de la personne de confiance, sinon de la famille ou d’un proche.

Cette procédure collégiale doit obligatoirement être enclenchée lorsque le médecin estime que l’application d’une directive anticipée est inappropriée (Code de la Santé Publique, art L110-5-1 et R4127-37-2 )

« L’organisation des soins palliatifs est quant à elle l’un des maux de notre système de santé. Force est de constater qu’en France, tous les territoires n’ont pas le même accès à ces services, certains n’en possédant d’ailleurs aucun. Mais au‑delà d’un problème de répartition territoriale, les soignants de ces unités de soins palliatifs sont peu armés. » 

Et ici nous ne pouvons qu’être d’accord avec ce constat, déjà fait à maintes reprises par les différents rapports sur la fin de vie, et les médecins impliqués dans les  soins palliatifs!

  • Les patients (…) connaissent mal les protocoles de fin de vie et l’arsenal juridique dont ils peuvent bénéficier.
  • Les modules de formation sur la fin de vie en faculté de médecine sont très courts et ne permettent pas aux futurs médecins de maîtriser suffisamment la question.
  • Les médecins en charge des soins palliatifs réclament également la reconnaissance d’une spécialité, avec la capacité pour ceux‑ci de prescrire des médicaments, lorsque le médecin traitant est en défaut.
  • Une meilleure organisation des soins palliatifs en France et un nouveau plan budgétaire, permettraient de manière combinée de répondre aux souhaits d’une majorité des patients en fin de vie.

La réponse à ce problème n’est certainement pas le suicide assisté, mais la mise en œuvre des recommandations faites à maintes reprises !

Il y a urgence pour les pouvoirs publics d’assumer leur responsabilité en respectant leurs engagements :

  • Développer l’accès à des soins palliatifs de qualité sur tout le territoire.
  • Donner une formation approfondie sur la fin de vie pour toutes les catégories de professionnels de santé.
  • Diffuser à la population une information objective et détaillée sur la législation en vigueur.
  • Effectuer une évaluation rigoureuse de l’application des dispositions en place.

Alors que la loi française garantit depuis 1999 l’accès aux soins palliatifs (Art L1110-9 du CSP) !

Cette demande n’est pas nouvelle, la sonnette d’alarme a été tirée à plusieurs reprises par des médecins en soins palliatifs (par exemple récemment encore par la présidente de la SFAP).

Déjà le rapport Sicard en 2012 affirmait  « Pour la commission, l’assistance au suicide ne peut en aucun cas être une solution proposée comme une alternative à l’absence constatée de soins palliatifs ou d’un réel accompagnement. » (p 100) et avertissait en conclusion que (p 103) :

  • L’euthanasie engage profondément l’idée qu’une société se fait du rôle et des valeurs de la médecine.
  • Tout déplacement d’un interdit crée nécessairement de nouvelles situations limites, suscitant une demande indéfinie de nouvelles lois.

En 2019, la Commission des Affaires Sociales au Sénat parvenait au même constat et à des recommandations similaires ; nous vous encourageons à consulter ce rapport, facile d’accès et très parlant.

Plutôt qu’une échappatoire vers le suicide assisté au mépris de la dignité humaine, exigeons du gouvernement qu’il prenne ses responsabilités en donnant les moyens d’appliquer ces recommandations d’accès et de mise en œuvre des soins palliatifs –  recommandations pourtant répétées à de nombreuses reprises !

 

Prions pour les autorités de notre pays 

Prier pour nos autorités est conforme à la volonté de Dieu (1 Timothée 2 : 1-4). Pourquoi ? :

  • « afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté» v. 2
  • « car Il veut que tous les hommes soient sauvés et qu’ils parviennent à la repentance» v. 4

Prier pour nos autorités est approuvé de Dieu car il souhaite que son Eglise puisse vivre dans un pays apaisé, un pays qui ne s’enfonce pas dans les ténèbres du péché où la vie deviendrait plus difficile pour tous et dans laquelle les hommes se détourneraient toujours plus de Dieu. Prier pour nos autorités, c’est donc prier pour notre pays et demander à Dieu de le préserver du mal ! C’est aussi préserver l’Eglise, pas pour elle-même et son confort égoïste, mais pour qu’elle soit toujours en capacité de continuer à rendre témoignage de la vérité et apporter la bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ au maximum de nos concitoyens.

La Parole nous encourage de bien des manières à le faire :

  • Proverbes 21, 1 nous affirme que Dieu incline le cœur des rois selon sa volonté : « Le cœur du roi est un courant d’eau dans la main de l’Éternel ; Il l’incline partout où il veut. » 
  • 2 Chroniques 16, 9 : « L’Eternel étend ses regards sur toute la terre, pour soutenir ceux dont le cœur est tout entier à lui».
  • Jacques 4, 2 déclare également : « Et vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas».

Alors demandons et approchons-nous de Dieu avec assurance pour présenter notre prière pour les autorités de notre pays !

Prions pour les autorités impliquées dans la Convention Citoyenne sur la fin de vie 

Ses travaux commencés le 9 décembre 2022 vont durer jusqu’à la mi-mars 2023. Hier nous avons prié pour les 176 citoyens choisis pour y participer. Concentrons-nous aujourd’hui, sur son comité de gouvernance, composé de 14 personnes qui vont les encadrer tout au long de leurs travaux : 6 représentants du CESE, 3 représentants du milieu de la recherche universitaire, 2 représentants du Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE), 1 représentant du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV) et 2 citoyens ayant siégé à la Convention Citoyenne pour le climat.

  • Prions pour ces 14 personnes : qu’elles puissent travailler avec un esprit non partisan et de l’humanité, en étant prêtes à se remettre en question et à entendre ce qui leur sera dit.
  • Prions que l’Esprit du Seigneur souffle dans ces travaux : que sagesse soit aux commandes, même si ces personnes ne le connaissent pas (Pr 21 :1).
  • Prions en particulier pour la seule représentante des Soins Palliatifs qui sera présente dans la composition de ce comité de gouvernance : Giovanna MARSICO. Qu’elle ne se laisse pas impressionner mais puisse présenter ses revendications d’une manière assurée et convaincante.

Si vous désirez prier de façon nominative pour ces représentants, en voici la liste.

Prions pour l’Assemblée Nationale et ses délibérations :  

  • Prions pour une approche motivée par le respect des personnes et non politico-économique du traitement de la fin de vie.
  • Prions pour que cette discussion de projet de loi lève le voile sur les besoins du secteur de la Santé en général et que ceux-ci soient pourvus.
  • Prions en particulier pour que l’accent soit mis sur le besoin de rendre les soins palliatifs accessibles à tous et de qualité équivalente, sur l’ensemble du territoire.
  • Prions que les débats conduisent à un abandon du projet de réforme de la loi actuelle et à une meilleure mise en œuvre de la loi Claeys-Leonetti, en lui octroyant les moyens humains et financiers pour le faire.
  • Prions pour que les moyens soient mis pour assurer la formation des étudiants en médecine sur les soins palliatifs et la formation continue des médecins de ville.
  • Prions pour la mise en place d’une campagne nationale d’information du public sur la législation concernant la fin de vie (en particulier les soins palliatifs et les directives anticipées), afin que la population ne se laisse plus effrayer par les arguments concernant le risque de souffrance et d’inconfort agités par les partisans de l’euthanasie.